Adopte une illusion

"C'est dommage parce que tu étais vraiment mon style et tu es à croquer sur tes photos".

Mais moi, Monsieur, je n'aime pas les gens qui ont "un" style, j'aime ceux qui ont "du" style, qui se laissent avoir par le hasard, qui trébuchent sur les coïncidences, qui se laissent surprendre par le destin, ceux qui n'ont pas tout prévu, qui n'ont pas tout dessiné à l'avance, ou alors au crayon de papier, ceux qui peuvent raturer et tout recommencer.

Moi, on ne me croque pas Monsieur, on me devine, on me dévisage (comme une fille que je ne suis pas), on me susurre des mots cotons au creux du cou, on me fuit pour mieux me revenir, on me tourne autour, on me fait languir d'amour.

Où es-tu mon romantique des mots, je ne veux pas du plat, du gras, de l'ingrat, je veux de la passion, de la fusion, de la compréhension.

Ces réseaux d'amour et de promesses sont rose de mensonges et de virtualités désabusées.

Quand est-ce qu'on se rentre dedans ( se rentrer dedans) dans la rue, que tu renverses tous mes papiers tenus dans mes mains serrées, que tu m'aides à les ramasser , que nos regards s'emmêlent et jamais ne se démêlent? 

Pour illustrer, dans tes oreilles, écoute : jungle de la choppe, Eddy De Pretto



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